Toute personne qui tombe a des ailes (poèmes 1942-1967), Ingeborg Bachmann, nrf/Gallimard, 2015

17/01/2022

Profession de foi

Je ne peux vivre sans ressentir la présence toujours

D’une étincelle de feu clair

Mon coeur préfère errer éternellement

Que se rafraîchir dans le courant du jour


Je cherche l’amour aux ultimes confins

Et brûle de me dissoudre enfin,

Quand bien même tous les appuis me lâchent,

Me jouant aux mains du Malin.


Je me tiens rayonnante devant les plus profonds abîmes,

afin de connaître leur sens ultime

Et il m’est permis aux heures magiques

d'aller à l’origine au fond des énigmes



(poèmes de jeunesse 1942-1945)

Traduction de l’allemand (Autriche) par Françoise Rétif.