Plein emploi, Jean-Claude Pirotte, Le Castor Astral, 2016
jamais on ne prouve rien à aucun moment
ni joie de demain ni loyauté des serments
la quadrature du cercle cela nous grise
seule de l’école la maîtresse est éprise
et pendant que l’une joue fière à chat perché
l’autre pleure en énumérant ses faux péchés
la classe entière au matin fait voeu de révolte
et dehors le vent du nord brise les récoltes
le soleil et la lune observent les enfants
et les nuages se déplacent ils vont selon
l’arbitraire ironique des quatre saisons
rien n’est prouvé mais l’univers est certifié
comme un très banal produit manufacturé
qui tient dans la réserve et sert de paravent
(avec Armen Lubin)
on l’aura compris les sonnets
sont loin d’atteindre les sommets
on a beau grimper on s’éloigne
on se traîne en basse campagne
on rit de soi mais on déplore
de ne découvrir jamais d’or
parmi les ordures du temps
on grimpe à l’assaut d’une motte
de terre où la taupe complote
on glisse cul par-dessus tête
or on se demande où vous êtes
belles muses de l’ancien temps
quel ces jours on aimerait tant
lutiner au bord de l'étang