La chute de la grande roue, Werner Lambersy, Éditions Le Castor Astral, 2017
26/01/2022
On mord
Dans la biscotte de l’aube
Et le jour
Laisse ses miettes blondes
Aux oiseaux
Les ouvriers
N’iront plus à l’usine elle est
Fermée
Silence au-dessus des fumées
Qu’on ne verra plus
Monter
Cependant on chantonne sous
La douche
L’âme
Redécouvre un respirable choral
On chine
Dans les poubelles
Chirurgicales de l’oubli
La benne passe
Comme baleine qui tout
Gloutonne
Du plancton de la peine
Puis on s’habille
Pour sortir de son miroir
On s’en va
À la godille des bonjours
Autour d’un café
On marche
Avec le chien de la misère
Qui vous suit
Premiers
moineaux dans les lilas
Pâles de l’horizon
Le jour
Commence sur la chaise
Bancale d’un nuage
Peut-être
Faut-il aussi la table basse
D’un peu de pluie
Pour bavarder
Avec qui m’appelle du côté
Caché de la lune